Voici mon Point & Click favori (genre qui n'est Certes pas mon préferé) dans un genre très différent des Monkey Island, Myst ou autres Full throttle (pour en prendre 3 très différents auquels j'ai joué).
On voit sur la boîte que le jeu a accumulé les éloges.
Sorti fin 1997. 15 ans après le film. 15 ans sans jeu adapté d'un film aussi grandiose que légendaire. Bon perso j'y ait joué plus tard parce que cet enfoiré de jeu prenait genre 1,5GO sur le disque dur, alors que sur le PC familial le DD concerné faisait 2,1GO (en incluant Windows et tout les fichiers système)... et que je pouvais pas TOUT virer pour installer ce jeu.
Bref. Blade Runner le jeu, n'est pas une adaptation du film en fait, ni du roman. Le scénario est différent, les personnages sont différents, l'intrigue est differente. Vous apercevrez bien viteuf Deckard (de dos) , et entendrez parler de son enquête (du film) mais ça n'ira guère plus loin.
Par contre le jeu reprend l'univers de Blade Runner (le film). Dans son immensité. En prenant aussi pas mal d'éléments à la nouvelle de Philip K.Dick peu abordés dans le film. Surtout sur les animaux, quasi tous disparus dans ce monde.
Pour ceux qui ont pas vu le film... Bah nan, j'vais pas parler ici de cet univers. Allez le voir epicetou.
L'univers du film est parfaitement retranscrit.
Gueules d'humain dans la place ?
Tout commence par une cinématique en image de synthèse d'une qualité vraiment bonne pour 1997. Genre pas si loin du niveau des Oddworld, et ridiculisant totalement du FF7.
On y voit le propriétaire de l'animalerie Runciter se faire agresser dans sa boutique pendant que son employée Lucy part en courant. Pire, ses spécimens rarissimes et hors de prix de vrais animaux (c'est ce qu'il dit) se font massacrer sous ses yeux.
Vous incarnez Ray Mc Coy. Collègue de Deckard, Blade Runner de son état. Parce que bon, un crime aussi odieux qu'un massacre d'animaux, ça peut être que l'oeuvre d'un replicant, non ? Qui plus est, une navette pleine de Nexus 6 a été détournée et a atterri pas loin. Donc CQFD non ?
Ainsi débute une des enquêtes les plus marquantes que j'ai jamais vu dans un jeu vidéo. D'abord sur un massacre d'animaux, mais d'autres se grefferont ensuite : meurtres d'ingénieurs en génétique, traffic d'armes à Chinatown, et bien sur le fameux détournement de navette.
Mc Coy et sa chienne synthétique Maggie.
Los Angeles 2019.
Bon, le jeu est donc un Point & Click. Genre de jeu qui a toujours été très beau à l'époque. Faut dire que les decors fixes, pas besoin d'une machine de compétition pour en afficher.
Sauf que Blade Runner, c'pas des decors en 2D. C'est que de la 3D precalculée. Avec beaucoup d'éléments mobiles et des sources de lumières nombreuses et fluctuantes. Alors certes les mouvements de caméra sont scriptés, mais y'a de quoi être un peu anxieux vu qu'il s'agit quand même d'un jeu de 1997.
A ce titre, Blade Runner est... Incroyable. J'veux dire, les personnages pixelisent un peu (bon Ok : énormément) quand ils s'approchent trop de l'écran, mais à part ça on est dans le film, totalement. Même en 2023 (retelechargé sur abandonware pour l'occasion) j'ai trouvé ça vraiment très beau. On sent que les développeurs sont non seulement des fans absolus de l'oeuvre de Ridley Scott, mais qu'ils ont voulu faire un travail extraordinaire. Un des meilleurs level design que j'ai jamais vu dans un jeu vidéo. Un jeu vraiment très soigné à ce niveau la.
Bon okay y'a la pluie, la pollution, les radiations et on boit de la bière d'algue. Mais ça donne envie quand même ce Los Angeles du futur de 2019.
J'ai parlé d'une intrigue parralele au film. En effet, si le scénario est totalement différent, on croise beaucoup de personnages secondaires (genre Tyrell et Rachelle). Bonus sympa : les voix (en VO ou en VF) sont les mêmes que pour le film. Y'a aussi des références ici et là, sous la forme de certains dialogues ("je l'ai déjà dit à votre collègue") ou indices (écailles de serpent).
Je vais pas dévoiler toute l'intrigue ici. Sachez juste que vous croiserez des replicants. Et ouais c'est fou ça non ?
Et si certains personnages sont TOUJOURS humains et d'autres seront TOUJOURS des répliquants, bah pour beaucoup d'entre eux ça reste aléatoire, décidé au moment de la création de la partie.
De meme, la nature de vos interactions avec les gens jouera beaucoup sur leur comportement. Menacez les d'une arme ou parlez leur gentiment, vos relations seront influées pour le reste du jeu. Ça s'applique également aux replicants, que vous n'êtes pas forcément obligé de retirer du marché des vivants.
Tout ces choix scénaristiques peuvent mener à 9 fins différentes.
Vous visiterez pas mal de lieux vu dans le film.
Vous êtes une saloperie d'androïde qui pue.
Comme tout les points&Click un peu policier, le jeu est basé sur la recherche d'indice. Donc niveau gameplay c'est plutôt simple : parlez à tout le monde, cliquez partout, et repetez si vous êtes bloqué. Y'a même pas besoin du clavier, ça peut se jouer intégralement à la souris. Pointer et cliquer quoi. Y'a juste le curseur qui change de couleur selon l'action que le clic provoquera (parler, se déplacer etc).
Avec une nuance dans le gameplay: on peut choisir l'humeur de McCoy avant d'engager une conversation. Ce qui influera fortement sur la discussion.
Cela dit, on a quand même trois trucs sympas, sous la forme de machines in-game.
La première de ces machines est l'Esper, vu dans le film. Il permet de faire des trucs totalement improbables avec des photos (zooms surpuissants, tourner la photo de manière à la reconstituer depuis un autre axe, ce genre de trucs). Ça marche comme dans le film sans la reconnaissance vocale.
La seconde, la aussi tirée du film, est la machine à test de Voight-Kampff, qui vous permettra de deduire, si vous l'utilisez correctement, la nature humaine ou replicante d'un individu. Son fonctionnement est simple : une question anodine pour le calibrage de l'engin. Ensuite, z'avez le choix entre 3 boutons posant chaque fois une question plus ou moins déstabilisante.
Puis, à vous d'interpréter la jauge de réaction émotionnelle et les réactions de l'Iris. Quitte à recommencer 5, 15 ou 30 fois ce manège.
Le test de Voight-Kampff
J'insiste la dessus. La machine vous dira pas "ce personnage est un replicant", c'est à vous de le déduire. Donc soyez sur de vous.
Et prenez des gants avant de lui dire. Voire préparez une arme au cas où. Tous ne savent pas qu'ils sont des replicants, mais certains oui, et apprécieront peu d'avoir été démasqué.
La troisième machine est votre ordinateur personnel de Blade Runner. Ou tout vos indices sont consignés, même les vidéos et photos. C'est mieux parce que des indices vous en aurez vite des centaines. Heureusement on peut facilement filtrer l'affichage.
J'etais tranquille j'étais peinard, appuyé sur le mur. La meuf est entré dans le bar et s'est cramponnée à ma ceinture...
Un jeu parfait ?
Bah franchement, pour peu qu'on accroche aux points&Click, et à l'univers de Blade Runner, on en est pas loin.
Ptetre pour chipoter, le jeu est un peu court. J'ai enchaîné Grim Fandango juste après, et clairement Blade Runner m'a tenu en haleine bien moins longtemps (ptetre une douzaine d'heures à ma première partie), même si j'y suis retourné avec plaisir pour expérimenter les embranchements du scenario et voir d'autres fins (pas les 9, mais j'en ait vu 3).
Beauté, ambiance, musiques, voix, scénario. Il a énormément de choses pour plaire. Il est trouvable sur abandonware,
(Juste j'ai du utiliser le lancer sous comptabilité w98, sinon il reconnaissait pas ma souris, je sais pas pk) et franchement voilà, si les point & click vous rebutent pas, et que vous aimez le film, ça vaut le coup.
Me concernant, j'avais 12-13 ans quand j'y ait joué pour la première fois. Non seulement j'ai adoré ce jeu, mais en fait c'est lui qui m'a vraiment fait aimer le film (que je détestais pas hein, juste j'en avais pas du tout saisi toutes les nuances et la beauté du scénario), en m'incitant à le revoir après avoir fini ce jeu.
Actuellement, Blade Runner est probablement un de mes film préfèré, et c'est probablement grâce à ce jeu.
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