[TIMELINE] Muramasa : The Demon Blade
Publié : 25 mars 2024 12:49
Renouveau vidéoludique à Paris (2/5)
Muramasa The Demon Blade (Wii, 2009)
Pourquoi je m’y suis mis ?
En fait, je n’y ai jamais joué ! Allez, on passe à la suite ! Mais nan, je déconne ! Enfin, j'en y ai jamais joué, c'est vrai. Je veux quand même trop en parler, car il fait partie de mes meilleurs copains virtuels, celui-là. En seconde année d’école de Game Design, j’ai emménagé avec deux de mes meilleurs potes de classe dans un sympathique appart parisien. Il appartenait à la chanteuse Emilie Simon, pour la petite histoire, même si on ne l’a jamais su avant de poser nos valises dedans (et qu'on n'a jamais eu le moindre contact avec elle, snife). Bref, le salon servait autant de lieu de vie commun que de chambre pour moi, et mon pote installait souvent l’une de ses trois consoles à côté de mon bureau. Comme ça, je pouvais le regarder jouer tout en squattant mon ordi. Je l’ai vu kiffer sur Muramasa du début à la fin, mais aussi rager comme pas possible ; j’ai pris cette expérience comme une étude sociale fascinante, à tel point que j’ai fini par connaître certaines portions du jeu par cœur (tout en me rendant compte que ce coloc était un gros con).
Pourquoi j’ai aimé ?
En vérité, je n’avais pas revu la bouille d’un bon gros beat’em all à scrolling horizontal depuis de longues années. Avec mon meilleur pote, on avait récemment refait Turtles in Time sur émulateur, ainsi que tous les Golden Axe et les deux premiers Streets of Rage, mais rien de plus récent. J’ai pu constater l’ampleur du chemin parcouru en quinze ans. Muramasa restait bien un BTA, mais n’avait en même temps plus rien à voir avec mes vieilles références 16-bits. Un gameplay beaucoup plus riche, des animations à couper le souffle, une patte graphique impeccable… je pourrais continuer la liste comme ça pendant longtemps. Déjà, le truc qui m’a le plus scotché : le sacro-saint système de progression que je vénère tant. Le personnage gagne de l’XP, ses armes aussi, et puis, il (ou elle, selon le scénario) s’améliore en préparation culinaire pour se filer des buffs supplémentaires, débloque de nouveaux combos… là encore, la liste pourrait se dérouler sur plusieurs pages.
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Et puis cette ambiance, quoi ! Les décors ont de quoi rendre amoureux n’importe quel allergique au Japon médiéval. Les ennemis et autres créatures mystiques rendent un hommage magnifique à la mythologie nippone, même si le design de certains PNJ féminins semble sorti de l’imagination d‘un ado un poil submergé par ses hormones (ce qui empirera encore dans Dragon’s Crown, du même développeur, et du même ado libidineux, j’imagine). Ces sessions de jeu m’ont tellement inspiré ! Dès que mon coloc chargeait sa partie, je me mettais à griffonner des concepts de jeu se basant sur le Mah Jong (oui je sais, c’est chinois à la base, mais très en vogue au Japon aussi). Par exemple, un BTA dans lequel créer des combinaisons de tuiles donnerait accès à des aptitudes et équipements associés. À l’époque, je croyais encore en mes chances de devenir un Game Designer respectable, hahahahaha, quelle candeur.
La musique m’a peut-être enchanté à un niveau supérieur encore. De temps en temps, je ne regardais même plus l’écran de la télé, je me laissais juste porter par les mélodies et les instruments si caractéristiques de ce folklore japonais ultra fantasmé. Pendant ces moments, mon concept de BTA Mah Jong progressait à toute allure ! Ensuite seulement, quand je l’ai montré lors d’un entretien et que le boss de la boîte en question s’est foutu de moi, j’ai compris que je pouvais tout recommencer. Peu importe, c’est du passé, on tourne la page, allez. En tout cas, ce morceau en particulier, m’arrache des larmes de bonheur chaque fois que je l’écoute. Il fait partie des rares exceptions à avoir intégré ma playlist nostalgie des jeux vidéo, alors que je n’ai rien de postérieur à 2002 dedans, normalement.
Muramasa The Demon Blade - Dim Twilight
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Pourquoi j’ai arrêté ?
Quand mon coloc a terminé le jeu, il l’a logiquement laissé de côté pour passer à autre chose. Il a réussi à m’embarquer en coop dans Gears of War 2, je l’ai de nouveau regardé avec attention quand il s’est farci Darksiders, et surtout lorsqu’il a décidé de se lancer en compétition sur Street Fighter IV (ouais, il avait toutes les consoles, comme la moitié des gars de ma classe, bande de salauds). Mais petit à petit, nos relations ont périclité, pour des raisons telles que son manque d’implication dans nos projets à l’école, ou parce qu’il a simplement passé trois ans à essayer de nous soutirer du fric, à mon autre coloc, ma copine et moi. Sans parler de ses mythos à n’en plus finir sur tous les sujets. Comme si, une fois Muramasa rangé dans son placard, notre bonne entente ne pouvait plus durer. Par la suite, j’ai voulu tester un jeu Vanillaware avec mes propres mains. Dragon’s Crown, donc, que j’ai acheté. J’ai apprécié pendant un temps, mais pas autant que son prédécesseur. Et puis ce chara design, quoi… dire que j'avais tiqué sur les boobs irréels d’une ou deux meufs dans Muramasa ; là j’ai compris ma douleur !