Disclaimer : ce texte fait partie des
50 jeux les plus nostalgiques de mon enfance, et ne se considère pas comme test exhaustif du jeu en question. Il se focalise plutôt sur l’aspect marquant et les bons souvenirs liés à sa découverte quand j’étais gamin. Ce n’est donc pas un test à proprement parler, mais plutôt une virée nostalgique à ne pas trop prendre au sérieux.
Aladdin (Mega Drive, 1993)
Type de jeu
Programme interactif à but promotionnel, histoire de vendre plein de VHS. Mais au final encore plus cool que le dessin animé.
Premier contact
Ayant beaucoup aimé le film au cinéma, et connaissant la propension chez Disney à envoyer ses personnages se faire réincarner en jeu vidéo, je savais qu’Aladdin aurait droit à une sortie en cartouche Mega Drive un jour ou l’autre. Fin 1993, mon souhait se réalisait enfin. Ma grande-sœur et moi, on a à peine eu besoin d’emmerder nos parents pour se faire offrir le graal du moment, je me souviens d'une ébauche de lutte gagnée très facilement. Peut-être parce que la licence Disney les mettait en confiance. En tout cas, avec ce jeu entre nos mains, ils ont eu la paix pendant un bon moment !
Retour sur expérience
Et voilà un plateformer de plus venu garnir notre ludothèque ! Peut-être, mais un très bon plateformer en plein âge d’or des consoles 16-bits, ça ne se refuse pas. Aladdin m’a frappé d’emblée par ses magnifiques graphismes et ses animations ultra détaillées. Je crois que seul Pitfall : the Mayan Adventure m’a fait un meilleur effet par la suite sur notre console adorée. Franchement, quoi. On reconnaît même les traits de visage de notre voleur de pain préféré ! Les décors en jettent, on se croirait limite dans le dessin animé, avec quelques trucs à faire en plus, et un bon morceau passé sous silence, notamment tout ce qui a un lien avec Jasmine. Ouais, on s'en foutait de leur romance à la noix ! On voulait de la baston !
Côté gameplay, nombre de joueurs se demandèrent où Aladdin avait récupéré son gros cimeterre, car dans le film, jamais il ne brandit d’arme, en tout cas pas plus de trois secondes. Bon, peu importe au final. Vu qu’on se sert de l’épée pratiquement tout le temps, au diable la cohérence, surtout quand on a huit ans. On peut aussi lancer des pommes, quand on veut varier un peu (et qu’on essaie de mettre certains ennemis en caleçon à cœurs pour se marrer un bon coup), et dans les niveaux bonus, on incarne le petit Abu (lui aussi armé d’un sabre, décidément), qui ne pense qu’à chiper des machins brillants et précieux. Petit chenapan de singe ! Tout est de ta faute, pas vrai ?
Le level design nous tient en haleine tout du long, notamment lors des phases en tapis volant (un sacré sacripant aussi, celui-là). Le fait qu’on affronte un boss un stage sur deux ne gâche en rien notre plaisir, la difficulté nous embête sans nous frustrer… pas mal, tout ça ! Mon cousin, qui possédait la Super NES et n’aimait pas trop Sega, pouvait toujours argumenter sur la supériorité de la version Nintendo ! Pour une fois, contrairement à Super Ghouls'n Ghosts ou Populous, il ne m'a jamais convaincu !
Flashback spécial ambiance
Aladdin alterne entre phases légères et sombres, en fonction des lieux visités (sans oublier le WTF complet dans la lampe du génie, encore plus barré que dans le film). Alors on arbore le sourire débile typique du gamer satisfait, et on se retrouve les sourcils froncés et les dents serrés une minute plus tard, pour de nouveau afficher notre air nigaud l’instant d’après. L’humour reste omniprésent malgré tout, même dans les moments les plus compliqués. D’ailleurs, j’aimerais bien connaître le problème qu’avaient les développeurs avec les animaux. Essayez de sauter sur un dromadaire ou un flamant rose pour entendre le bruit qu’ils font. Il faut le vivre pour le croire. Bon, après tout, je n’ai jamais essayé en vrai, peut-être qu’ils produisent réellement des râles glaireux de fumeur invétéré, ou qu'ils adorent imiter Johnny en train d'éternuer.
Un détail m’a toujours dérangé, cependant : le jeu vidéo laisse de côté d’énormes morceaux du dessin animé ; notamment tout ce qui touche à Jasmine. Dommage pour toutes les gamines qui s'identifiaient à elle, et dommage pour moi aussi qui l’aimais éperdument, ma déception a atteint des sommets (je n’ai réussi à faire le deuil de notre relation fantasmée que très récemment). Pas de méchant génie tout rouge, rien sur la scène mythique où Aladdin débarque avec son armée de faux figurants dans Agrabah, ni sur la chanson romantique sur le tapis… j’imagine que les scènes de flirt n’auraient pas donné de supers niveaux d’action ; avec de la volonté pourtant, on aurait toujours pu trouver un moyen de rendre ça intéressant. Cette obsession débile des années 90 de vouloir plaire aux petits mecs, les vrais ! Bref, l’atmosphère restant hyper fidèle à l’œuvre originale, mais avec autant de trous dans l’histoire, il manquait peut-être ce petit grain de magie qui peut toucher certains titres vidéoludiques. Et revoilà mon cousin qui agite la cartouche SNES pour se foutre de moi. Oui, il est cool aussi, ton jeu, ça va !
Réécoute de la bande-son
On peut penser ce que l’on veut de Tommy Tallarico, ses chevilles enflées à outrance et sa mégalomanie sans limites, il a quand même bien bossé sur cette OST. Il exploite à merveille les capacités sonores parfois limitées de la Mega Drive. On reconnaît direct les morceaux tirés du film, et les originaux auraient pu en faire partie également, tant ils s’imprègnent de la même vibe. D’ailleurs, je n’avais jamais remarqué qu’il existait des chansons exclusives au jeu avant un paquet d’années ; quand j’ai commencé à créer ma playlist nostalgique sur le sujet, en fait. Voilà qui donne des envies de prendre son sac à dos pour arpenter le désert, et visiter de lointains palais ! En train ou à dos de dromadaire, bien sûr. L’avion et son bilan carbone désastreux, non merci.
Aladdin - The Desert
Moment Nostalgie
Bon alors, voilà sans doute pourquoi j’ai zappé Aladdin du top ultime de mes jeux vidéo d’enfance : j’ai beau l’avoir adoré, terminé plusieurs fois, poncé et retourné dans tous les sens, je n’arrive pas à lui attacher une valeur sentimentale aussi forte que mes autres coups de cœur de l’époque. Bien sûr, il provoque encore chez moi de petits frissons nostalgiques quand j’y pense, mais je n’y ai jamais associé de moment particulier de ma vie de gosse. La bonne humeur procurée par une journée d’été ensoleillée ? Créneau déjà pris par
Populous ou
Sonic 2. Une session de jeu endiablée avec ma sœur ? Déjà vécu en mieux avec
Altered Beast,
Robocop ou… encore
Sonic 2. L’ambiance si particulière de la seconde moitié de l’école primaire ? Eh nan, même Sonic Spinball ou
Secret of Mana, que j’ai à peine touchés, me la renvoient plus fort au visage. Je ne saurais pas expliquer pourquoi, mais Aladdin a échoué à transformer mes souvenirs en petits joyaux incrustés à jamais dans la partie de mon cerveau bloquée dans le passé. Il aurait mérité mille fois sa place dans le top 50 ultime, pourtant. D’autres jeux font face à ce problème, d’ailleurs, et des jeux sur lesquels j’ai pourtant charbonné comme un dingue. Je pense que le jeu en lui-même n’a aucune responsabilité là-dedans. “C'est pas toi, c'est moi”, aurais-je pu lui dire, comme quand on essaie vainement de consoler une meuf dont on brise le cœur. N'empêche que ça reste un peu incompréhensible, vu la qualité du truc. Voilà qui va me donner l’excuse de retourner dans les nineties édulcorées de ma mémoire pour tenter d'élucider ce mystère. Ce qu'il faut pas inventer pour justifier de vivre dans le passé...
Instant le plus stylé
Quand par hasard, au début du stage du désert, Aladdin joue son animation de standby et cale sa tête pile sous des oreilles de Mickey en train de sécher sur une corde à linge. Et bam ! Une vie supplémentaire apparaît à l'écran. Qui d'autre connaît ce secret ? Parce que dans le longplay que j'ai maté sur YouTube, le mec passe complètement à côté !